Lettre ouverte à Monsieur Foued MBAZAA, Président par intérim
Monsieur le Président,
Le peuple tunisien vous a confié un bien précieux : Ne pas décevoir les tunisiens, tous les tunisiens.
Par votre fonction comme garant de la constitution, vous pouvez relever le caractère anticonstitutionnel ainsi que la contradiction entre l’article 6 et l’article 40 de la constitution actuelle.
L’article 40 fait des citoyens tunisiens qui ont une double nationalité des citoyens de seconde zone.
Monsieur le Président : Les citoyens tunisiens doivent avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Cet état de fait doit se refléter dans la réalité de l’élection présidentielle.
Vous remarquerez que deux grandes démocraties ont vu l’élection d’Obama pour la première puissance mondiale et Sarkozy pour la France.
Obama est né d’un père kenyan et Sarkozy est né d’un père ayant des origines hongroises.
Monsieur Le Président : vous avez la possibilité de saisir le conseil constitutionnel pour relever cette injustice.
Vous pouvez rappeler au conseil constitutionnel au nom des grands principes que l’article 6 de la constitution doit s’imposer de fait et de droit.
Monsieur le Président : Ceux qui craignent une campagne transparente et sincère sont déjà dans les arrangements d’arrière cour.
Ils sont tellement soulagés que le changement s’est opéré en 2011, car leur poulain aurait dépassé les 70 ans en 2014 et là ils auraient été les grands partisans de la modification de la constitution. Ainsi tous les jours, les medias nous distillent à dose homéopathique des messages courts sur la qualité de leur poulain, et qui au milieu de discussions futiles, apparaissent comme la pierre philosophale et leurs sérieux supposés comme autant d’oracles. Les leçons de morale plus pontifiantes les unes que les autres tentent ainsi d’anesthésier les citoyens et de leur enlever ainsi tout esprit critique. Mais le peuple n’est pas dupe et il sait séparer le bon grain de l’ivraie.
Monsieur le Président : le monde entier va juger sur pièces le degré de maturité de la classe politique tunisienne. Les autorisations pour les partis politiques ne doivent pas dépasser un mois de délais et non pas quatre, sinon les dés sont pipés d’avance.
Nous avons senti comme la plupart des observateurs le flottement médiatique le 10 Février 2011 et les réflexes d’antan qui sont revenus au galop.
Monsieur le Président : Vous avez un rendez vous avec l’histoire.
De grâce, ne ratez pas ce train. Vous laisserez ainsi une empreinte dont les tunisiens, tous les tunisiens sans distinction de souches, ni de régions se souviendront avec fierté.
Vous ressoudez ainsi les liens des tunisiens avec leur patrie et vous cimentez le socle républicain dans le respect des valeurs universelles.
Daignez Monsieur le Président, recevoir l’expression de ma très haute considération.
Jamel BENJEMIA